CHOCOLAT
VIRTUEL
Elle
a pris un chocolat virtuel, moelleux, velouté, parfumé, grisant.
C’était le meilleur cadeau qu’on pouvait lui faire, elle a fermé
les yeux. Après, nous sommes passés
à la dégustation réelle. Tu sais bien, l’intensité, septembre.
Je n’ai pas pu ôter ma bouche des bords délicieux de sa tasse,
mon œil a disparu pendant le goût. La langue qui goûte, qui écrit,
qui parle et qui lèche, c’est la même langue… Tais-toi,
tes mots sont jolis… Tais-moi !... On avait plus de flèches
que les indiens, mais on est ce qu’on a la force d’être, elle a
dit, les papillons de mon ventre, ils sont pour R, pas pour toi, elle
m’a laissé dans les nuages. L'évidence, c’est comme une
extension de soi, comme une fleur qui prend la forme de son insecte
pollinisateur. On applique des pansements sur les plaies de l’autre
tandis qu’il en applique sur soi. Etre complémentaires, c’est
essentiel. Elle était nature-peinture. Garçon manqué et
puissamment femme. Il faut que je sois une envie, pas un besoin, elle
disait… Je t’offre une branche entière d’arbre fruitier par
seconde, tes larmes coulent de mes yeux… Je suis touchée, apeurée
et transportée, à la fois, c’est agréable un homme qui n’enfile
pas la peau d’un autre… Tu pourrais chanter pour moi ?... Oui…
Mais je ne suis qu’une va-nu-pieds, une Esméralda…
Tu montres l’endroit de la
brûlure, comme une flamme, tu vibres, implacable et lucide. Je veux
te faire planer comme un oiseau, crier… Un
artisan s’empara d’une pièce de bois aux veines prononcées. Il
lui donna une forme juste, douce. Il apposa sa signature en relief et
achemina enfin l’objet à sa belle. Lorsqu’elle pense à lui, à
présent, qu’elle l’agrippe fermement, la signature s’imprime
dans le creux de sa main… Moi, je
n’ai rien à t’offrir. Aimer, c’est donner avec les mains
vides. Mais qu’est-ce tu veux, mon corps ou moi ?
L’amour, c’est mon moteur, mais
mon moteur est cassé… Je
sais, je te réserve des arcs-en-ciel… C’est gentil, c’est
rare, mais ma manière d’aimer, c’est d’être libre dans mon
esprit et dans mon corps. Est-ce que tu comprends ce que je dis ?
Ne brûle pas les étapes, ta nature n'a pas besoin d'être corrigée,
va doucement… Quelles couleurs vois-tu lorsque tu jouis ?... Un
grand feu. Que la femme entre aussi en l'homme, qu’on se comprend
dans le mélange des corps… Il y a une luciole sur le miroir de ma
rivière. Tu déchires l’enveloppe des mots qui éclosent pour toi
et mes libellules dansent dans ton soir… J'étais en train de
t'écrire la même chose... S’il te plait, protège-toi… Ne
t'inquiète pas. J’ai captivé mon
chat avec le récit de notre échange. Il m’a rassuré. Mais en
fait, il n’y connait rien. Mes mots,
un jour, tu t’en lasseras… Il y en a de très beaux mais ils me
gênent. J’ai l’impression d’être obligée… Alors, je me
retire sur la pointe des pieds, si tu veux… Je suis crédule,
quelque chose me dit de me méfier, s’il est si facile pour toi de
partir, qu’il en soit ainsi… T — 22:29 : J'ai envie de te
connaitre, je brûle. Je te l'exprime très mal. T — 22:31 :
Je suis porté par la vague. T — 22:32 : J'aurai très mal de
devoir arrêter notre échange. T — 22:32 : Je veux te
connaitre. T — 22:33 : C'est tout de toi qui me plait. T —
22:34 : Cette intensité. T — 22:35 : Je m'adresse à
toi, pas à ta façon de t'exprimer. T — 22:36 : J'aime aussi
comme tu te maquilles, je t'assure… C — 22:37 : Je
comprends, veux-tu que je t’appelle ?... Oui… Pauvre
de toi avec ce moi à tes trousses. Ton sourire me mange. Tes longues
pattes sortent du cadre. Ton bassin, l’invitation primate. Ta
réalité ne s’éloigne jamais dans ta représentation. Nue, tu ris
aux éclats. Peut-être : c’est quand tu ris aux éclats que
tu es nue. Génie femelle, je veux arriver maintenant dans la raison
de ton sourire, délibérément, dans ton attraction d’étoile. Je
veux être une ritournelle pour danser ta vie, laissons l’espèce
penser pour nous. Je te présente Coin-coin, il veut être ton ami,
comme moi, occupe-toi bien de lui… T’es un connard, je te mets
direct dans mon sac à main et j’enlève l’antivol… Tu vas te
faire choper, t’auras l’air con. Je viens de voter pour ta photo,
ça t'a fait une décharge ? C’est sûrement l’ennui de l’huitre
qui produit la perle, faut la cracher en l’air, tu comprends ?
Mon cœur, tu le masses et tu le défonces au bazooka. Tu paniques
quand je m’éloigne… Non, je suis pas jalouse !... Tu meurs,
je meurs. Tu m’as trompé, tu m’as dis… C’était de
l’ironie !... J’essayerai de ne plus peser sur ta vie, je te
parlerai des amants-amis, des vies qui passent trop vite et des
boules dans la gorge qui grandissent jusqu’à boum. Oiseau
rare, regarde-moi te voir. Sous mon capot, il y a l’univers en
expansion, ta main qui fait des huit dans ma main, ton ventre danse
encore, je dois rêver. C’est une clairière dans la forêt
pourrie. L’amour en pâte se répand dans ta bouche et ta langue
râpe jusqu’à l’inox. On aurait pu fabriquer de la force, mais
les tournesols s’émouvaient de ton passage. Mes morceaux de
Soleil refroidissent. La Lune dort dans son hamac,
dos rond, les
oies sauvages ne reviendront pas.
Jardin de sculptures gluantes, tu avançais, j’avançais, on a fait
l’amour avec les yeux. La vis sans fin du tour de manège.
L’irrésistible ascension de l’étoile accrochée à
l’impossible. A la naissance des chaines alimentaires, restent le
berger, le loup et un coucher de Soleil sur une beauté fatale.
Devine ou je te dévore : qu'est-ce que deux mille-pattes en
train de faire l’amour ? Une fermeture éclair !... Tu me
passes dedans. Tu me danses. Tu me penses. Tu m’enfuies. Tu me
falaises… Regarde, c’est pour nous… Un couple est toujours fou,
nos heures galopent dans la prairie, tu commences les phrases que je
termine. Plus de chagrin, je me cache dans mon bonheur, comme la
luciole, quand elle se cache dans un rayon de Lune…
Ils ne comprendront pas, je n’aime
pas ta fin. Mon espérance n’est pas tournée vers toi, je me suis
envolée et je sais très bien dans quel arbre je veux me poser…
Accepte un peu le vent glacial… Et n’oublie pas, mes mots sont à
moi, je te les prête comme des crayons de couleur.
Thomas
Monin, juillet 2014*
*
Ha preso un cioccolatino virtuale, morbido, vellutato, profumato, inebriante. Era il più bel regalo che le si potesse fare, ha chiuso gli occhi. Dopo, siamo passati alla degustazione reale. Lo sai, l'intensità, settembre. Non ho potuto togliere la mia bocca dai bordi deliziosi della sua tazza, il mio occhio è sparito mentre gustavo. La lingua che gusta, che scrive, che parla e che lecca, è la stessa lingua… Zittisci, le tue parole sono graziose… zittiscimi!…
Avevamo più frecce dagli indiani, ma siamo quelli che abbiamo la forza di essere, ha detto lei, le farfalle della mia pancia, sono per R, non per te, mi ha lasciato tra le nuvole. L'evidenza, è come un' estensione di se, come un fiore che prende la forma del suo insetto impollinatore. Uno applica delle bende sulle ferite dell'altro mentre ne applica sulle sue. Essere complementari, è essenziale. Lei era natura-pittura.
Maschiaccio e potentemente donna. Devo essere una voglia, non un bisogno, diceva lei… Ti offro un ramo intero di albero da frutto al secondo, le tue lacrime scorrono dei miei occhi… sono commossa, impaurita e estasiata allo stesso tempo, è piacevole un uomo che non indossa la pelle di un altro…Potresti cantare per me? …Si… Ma sono solo una mera viandante, un'Esmeralda… Mostrami il posto dell' ustione, come una fiamma vibri, implacabile e lucida. Voglio farti librare come un uccello, gridare...
Un artigiano mise le mani su un pezzo di legno molto venato. Gli diede una forma esatta, dolce. Mise la sua firma in rilievo e inviò l'oggetto alla sua bella. Quando pensa a lui, adesso, e lo afferra in modo deciso, la firma si imprime nell'incavo della mano… Io,non ho niente da offrirti. Amare, è dare con le mani vuote. Ma che cosa vuoi, il mio corpo o me? L'amore, è il mio motore, ma il mio motore si è rotto… Lo so, ti prenoto degli arco-baleni...
E`gentile da parte tua, è raro, ma la mia maniera di amare è di essere libero nel mio spirito e nel mio corpo. Capisci cosa dico? non bruciare le tappe, la tua natura non ha bisogno di essere corretta, va piano… Che colore vedi quando godi?… Un grande fuoco. La donna entrare anche nell' uomo, noi capirci nella combinazione dei corpi… C'é una lucciola sullo specchio del fiume.
Tu strappi l'involucro delle parole che sbocciano per te e le mie libellule ballano nella tua sera…ti stavo scrivendo la stessa cosa… per favore, proteggi te… Non preoccuparti. Ho catturato il mio gatto con il racconto del nostro scambio. Mi ha rassicurato. Ma infatti, non se ne intende. Le mie parole, un giorno, ti stancheranno… Ce ne sono alcune belle ma mi disturbano. Ho l'impressione di essere obbligata… allora, mi ritiro in punta di piedi, se vuoi…
Sono ingenua, qualcosa mi dice di fare attenzione, se è così facile per te partire, che così sia… T - 22:29 : Ho voglia di conoscerti, brucio. Te lo esprimo molto male. T - 22:31 : Sono portato dall'onda. T - 22:32 : Mi farebbe molto male smettere il nostro scambio. T - 22h32: Ho voglia di conoscerti. T - 22:33 : tutto di te mi piace. T - -22:34 : Questa intensità. T - 22:35 : Mi rivolgo a te, non alla tua maniera di esprimerti. T - 22:36 : Mi piace anche quando ti trucchi, ti assicuro… C - 22:37 : Capisco, hai voglia che ti chiami? … Si… Povera te con me alle calcagna.
Il tuo sorriso mi mangia. Le tue lunghe gambe escono dal quadro. Il tuo bacino, l'invocazione primaria. La tua realtà non si allontana mai della tua rappresentazione. Nuda, scoppi a ridere. Forse: è quando scoppi a ridere che sei nuda. Genio femmina, voglio arrivare adesso nella ragione del tuo sorriso,deliberatamente, nella tua attrazione di stella. Voglio essere un ritornello per ballare la tua vita, lasciamo la specie pensare per noi. Ti presento Qua-qua, vuole essere tuo amico, come me, occupati bene di lui… Sei uno stronzo, ti metto direttamente nella mia borsa e tolgo l'antifurto...
Ti farai beccare, sembrerai proprio un coglione. Ho appena votato per la tua foto, hai sentito una scarica? E' certamente la noia dell'ostrica che produce la perla, bisogna sputarla in aria, capisci? Il mio cuore, lo massaggi e lo sfondi con un bazooka.Vai nel panico quando mi allontano… No, non sono gelosa ! … Muori, muoio. Mi hai imbrogliato, mi hai detto… Era ironia! … Proverò a non pesare più sulla tua vita, ti parlerò degli amanti-amici, delle vita che passano troppo veloci e dei nodi alla gola che crescono fino al soffocamento.
Uccello raro, guardami mentre ti vedo. Sotto il mio coperchio, c'è l'universo in espansione, la tua mano forma degli otto nella mia mano, il tuo ventre balla ancora, deve essere un sogno. E' una radura nella foresta umida. L'amore felice si diffonde nella tua bocca e la tua lingua raspa fino all' acciaio. Avremo potuto fabbricare forza, ma i girasoli si commuovevano al tuo passaggio. I miei pezzi di sole si raffreddavano. La luna dorme nella sua amaca, con la schiena curva, le oche selvatiche non torneranno più. Giardino di sculture viscide, andavi avanti, andavo avanti, abbiamo fatto l'amore con gli occhi.
La vite senza fine del girotondo. L'irresistibile ascensione della stella appesa all'impossibile.All'origine delle catene alimentari, rimangono il pastore, il lupo e un tramonto su una bellezza fatale. Indovina o ti divoro: Che cosa sono due millepiedi che stanno facendo l'amore? una cerniera! … Mi passi dentro. Mi balli. Mi pensi. Mi fuggi. Mi falesi... Guarda, è per noi… Una coppia è sempre pazza, le nostre ore galoppano nella prateria, inizi le frase che finisco.
Niente più dispiacere, mi nascondo nella mia fortuna, come la lucciola, quando si nasconde in un raggio di luna… Non capiranno, non amo la tua fine. La mia speranza non è girata verso di te, sono sparita e so molto bene in quale albero voglio posarmi… accetti un po' il vento glaciale… e non dimenticare, le mie parole mi appartengono, te le presto come delle matite colorate.