Ciò che resta di un dubbio.
Per circa 10 anni ho avuto un grande dubbio. Restaurare o no la mia
1100 del 1957, acquistata subito dopo aver preso la patente.
A quell’età amavo cercare le antichità, e in quel periodo a
Modica, non andava di moda il vintage, le persone buttavano via delle cose che a
me sembravano meravigliose: vecchi casettoni della nonna, letti di metallo in
cui si dipingeva il finto legno, e per pochi soldi avevo preso quella macchina
che adoravo. Andavo in giro a cercare i pezzi di ricambio, le frecce, gli stop
e il rombo del motore era incredibile, non potevi neanche installare
l’autoradio, non l’avresti sentita. Come diceva Pasolini, gli ultimi baluardi
dell’artigianato, in cui le cose erano fatte con le mani dalle persone, e si
potevano aggiustare, intervenire. Per un po’ di anni ho circolato con
quell’auto, ogni tanto mi lasciava per strada, spesso ero dal meccanico,
consumava tantissimo, e forse per questi motivi la misi di lato, impegnata in
altre passioni. La sistemai in un garage di amici, poi spostata negli anni,
alla fine era in una sorta di capanno non molto adeguato, in attesa di
rimetterla a posto.
Nel frattempo ho letto un libro in cui Pasolini racconta le
vacanze degli Italiani. Intitola il progetto La lunga strada di sabbia e nel 1959, a bordo di una 1100 identica alla mia,
percorre tutte le coste italiane e redige un reportage su come gli italiani
vivono le vacanze, descrivendo uno spaccato sociale e antropologico che
pubblicherà poi per varie riviste. Proprio in questi giorni raccontavo a Sophie
che mi sarebbe piaciuto ripercorrere con la stessa macchina, con la sua
velocità, con il suo passo le coste siciliane, nelle sue stesse tappe, per
vedere a distanza di anni con occhi diversi cosa sarebbe venuto fuori. Ero
sempre sul punto di decidere come e con quali mezzi mettere a posto la macchina
e soprattutto mi sono sempre rifiutata di venderla, con la disapprovazione dei
miei.
Nel frattempo però si rovinava sempre di più.
Il giorno di chiusura della mostra “L’età del dubbio” viene
a casa mia un signore che non conoscevo prima, interessato alla macchina da
tempo, che mi ha proposto l’acquisto.
Pensavo di dire no come le altre volte, invece ho visto come la
conosceva, ogni singolo pezzo, ha rimesso a posto il filtro dell’aria che
qualcuno aveva tolto, e parlava della tapezzeria della carrozeria e del fatto
che si era quando era giovane si era sposato con una macchina simile, e anche
per quello voleva comprarla. Che un meccanico di una generazione recente non sarebbe
mai riuscito a ripararla, perché non conosceva la grammatica di quell’auto.
Allora mi veniva in mente il valore di una cosa e di come un oggetto possa
diventare un dispositivo per l’immaginazione, non solo un oggetto ma un armadio
dell’infanzia in cui entri e costruisci un mondo, un elemento che modifica lo
spazio, la vita le relazioni. Alla fine, dopo una serie di contrattazioni, gli
ho detto che l’avrei venduta solo a una condizione, quella di poterla guidare
ancora, nel famoso viaggio uguale a quello di Pasolini, e lui si è visto
costretto ad accettare.
Questa condizione e l’idea di questo viaggio mi ha per
l’ennesima volta resa consapevole del fatto che ho l’esigenza di trasformare
ciò che riguarda la mia vita, o comunque molte cose che l’hanno attraversata, in
opera, in esperienza ritualizzata quale è un’opera d’arte, che quando diventa
opera non riguarda più solo me, ma si dimentica di me e anzi mi ignora.
Nel cruscotto della macchina, prima di consegnarla ho
ritrovato una piccola agenda del 1966 appartenente al proprietario precedente,
che avevo conservato gelosamente.
Una
piccola agenda con un solo appunto, come le agende regalate ai bambini, in cui
non c’è scritto nulla o c’è solo qualche disegno, agende di un tempo in cui non
si hanno appuntamenti da segnare. Ecco cosa rimane di un dubbio. La userò
durante il futuro viaggio.
*
Ce qu'il reste d'un doute.
Pendant environ 10 ans, j'ai eu un grand doute. Restaurer ou pas ma 1100 datant de 1957, que j'avais achetée un fois mon permis de conduire en poche.
A cette époque, j'aimais chiner et à Modica, le vintage n'était pas encore à la mode, les gens jetaient des choses qui me semblaient merveilleuses: de vieilles commodes de grand-mère, des lits de métal peints de faux bois, et pour pas grand-chose j'avais acheté cette voiture que j'adorais. Je partais à la recherche des pièces de rechange, le clignotant, les feux stop, et le ronronnement du moteur était incroyable, c'était impossible d'installer un autoradio, on ne l'aurait pas entendu.
Comme le disait Pasolini, c'étaient les derniers remparts de l'artisanat, où tout était fait manuellement, et où on pouvait ajuster, intervenir soi-même.
Pendant quelques années j'ai circulé avec cette voiture, de temps en temps elle me plantait sur la route et j'étais souvent chez le mécanicien, elle consumait énormément, et peut-être pour toutes ces raisons, je l'ai mise de côté, occupée à d'autres passions.Je l'ai laissée tout d'abord chez des amis qui avaient un garage, puis elle fut déplacée au cours des années, et elle finit dans une sorte de hangar pas très approprié, dans l'attente d'être réparée.
Entre temps j'avais lu un livre dans lequel Pasolini racontait les vacances des italiens. Il intitula son projet "La longue route de sable" et en 1959, à bord d'une 1100 identique à la mienne, il parcouru toutes les côtes italiennes et rédigea un reportage dans lequel il décrivit comment les italiens vivaient leurs vacances, dépeignant un tableau social et anthropologique qu'il publia ensuite dans plusieurs revues.
Durant ce mois de résidence justement, je racontais à Sophie que j'aurais bien aimé refaire le même parcours, avec la même voiture, à la même vitesse, au même pas, le long des côtes siciliennes, effectuant les mêmes étapes, pour voir, des années plus tard et avec un regard différent, ce qu'il en serait ressorti.
J'étais toujours sur le point de décider comment et par quels moyens réparer la voiture, et surtout je me refusais toujours de la vendre, malgré les reproches de mes parents.
Pendant ce temps, elle continuait à se détériorer toujours plus.
Le jour de la fermeture de l'exposition "L'età del dubbio" (l'âge du doute), un homme que je ne connaissais pas est venu à la maison, il était intéressé par la voiture depuis un certain temps, et a proposé de me l'acheter. Je pensais refuser comme les autres fois, mais j'ai vu combien il connaissait la voiture, combien il connaissait chaque pièce particulière, il a même remis en place le filtre à air que quelqu'un avait ôté, il parlait de l'habillage de la carrosserie et du fait que quand il était jeune il s'était marié au volant d'une voiture semblable, et c'est aussi pour cela qu'il voulait l'acheter.
Un mécanicien issu des nouvelles générations n'aurait jamais réussi à la réparer car il ne connait pas les règles au bon fonctionnement de ce véhicule.
C'est alors que j'ai pensé à la valeur que peut prendre une chose et comment un objet peut devenir un dispositif pour l'imagination, et pas seulement un objet, mais aussi l'armoire de l'enfance dans laquelle on entre et on construit un monde, un élément qui modifie l'espace, la vie, les relations.
Finalement, après plusieurs contractions, je lui ai dit que je l'aurais vendue à une seule condition, celle que je puisse encore la conduire, pour justement faire ce voyage semblable à celui de Pasolini, et il a bien fallu qu'il accepte.
Cette condition et l'idée de ce voyage, pour la énième fois, m'ont fait prendre conscience de l'exigence que j'ai de transformer tout ce qui concerne ma vie, ou en tout cas beaucoup de choses qui l'ont traversées, en oeuvre, en expérience ritualisée qui est oeuvre d'art, et qui quand elle devient oeuvre ne me concerne plus seulement, mais elle m'en oublie, voire elle m'ignore.
Avant de la consigner, à l'intérieur du tableau de bord, j'ai retrouvé un petit agenda de 1966, appartenant au propriétaire précédent, que j'avais conservé jalousement. Un petit agenda avec un seul rendez-vous, comme les agendas offerts aux enfants, dans lesquels il n'y a rien d'écrit ou seulement quelques dessins, agendas d'une époque où il n'y avait pas de rendez-vous à noter. Voilà ce qu'il reste d'un doute. Je l'utiliserai pour mon voyage futur.