L'età del dubbio/l'âge du doute

Concetta Modica e Sophie Usunier sono state invitate in residenza in Sicilia per un mese. Confessioni, paure, dibattiti tra le due artiste su L'ETÀ DEL DUBBIO che si è concluso in una mostra.

“Il lavoro si baserà sulla nostra convivenza, sulla condivisione degli spazi, sul nostro modo di lavorare sia insieme che individualmente, su come ci relazioneremo con la città. Una di noi conosce la Sicilia da sempre e l’altra la vede per la prima volta, gli occhi di ognuno faranno da filtro per l’altra”.

Le artiste hanno invitato per l'occasione Francesca Alfano Miglietti, Luigi Fassi, Francesco Lauretta, Francesco Lucifora, Don Antonio Sparacino.

* Concetta Modica et Sophie Usunier ont été invitées en résidence qu'elles ont intitulée L'ETÀ DEL DUBBIO (l’âge du doute). Confession, peurs, débats entre les deux artistes sur ce thème qui s'est conclu par une exposition.


“Le travail se basera sur notre cohabitation, sur le partage du lieu, sur notre mode de travailler que ce soit ensemble ou individuellement, sur notre relation à la ville de Sicily. Une d’entre nous connait Scicli depuis toujours, et l’autre la voit pour la première fois, Nos propres yeux serviront de filtre à l’autre”.


Les artistes ont invité pour l’occasion Francesca Alfano Miglietti, Luigi Fassi, Francesco Lauretta, Francesco Lucifora, don Antonio Sparacino.




giovedì 19 settembre 2013



Chère Grenouille,

Je tiens à te dire que tu ne seras jamais un prince charmant. 
C’est un concept inventé qui se base sur une illusion, un mirage, un idéal inatteignable. De même que la couronne que je porte n’est pas celle d’une princesse, mais une couronne en papier comprise dans un paquet de crackers de noël. Il y avait aussi un pétard dedans. Je ne m’en suis pas servi pour pêcher dans la mare où tu te trouves, même si un court instant, j’ai pensé que des poissons volants pourraient faire une très belle œuvre d’art. Mais je dévie. J’étais venue te dire aujourd’hui que j’ai assez attendu. Je ne peux pas dire que j’ai fait une erreur en te choisissant car je ne regrette rien. Cependant, lorsque je fais le point sur notre relation des années plus tard, c'est comme si je l’avais entièrement portée depuis le départ. J’ai dû te forcer la main pour que tu avoues notre union, pour que tu m’avoues ton amour et je me rends compte que si un jour je veux des enfants, alors il me faudra te forcer la main à nouveau. Je suis lasse de ta passivité. Je ne la comprends pas. Je ne sais pas si c’est lié à ton état de grenouille ou si c’est le fait que j’ai trop d’attentes envers toi que tu ne pourras jamais réaliser. Nous ne ferons donc jamais de bébés grenouilles. Je ne chercherai pas particulièrement d’autres grenouilles non plus. Je dois t’avouer être un peu déçue, même si je suis responsable de cette déception car j’ai longtemps voulu croire que si nous nous aimions, c’était suffisant pour que ce soit magique. Aujourd’hui je sais que ton amour reste sur place et que le mien doit avancer. Je ne peux plus être ce cheval de course qui attend indéfiniment le coup de feu du départ. Même si je ne sais pas où je vais, même si j'ai peur de cet inconnu devant moi. Je dois partir. Je te laisse donc cette couronne en souvenir de notre temps passé ensemble et je te relâche dans ta mare. Un peu triste tout de même, je te dis au revoir et à jamais.

Ta princesse.

Alexandra David







North Passage, 2009
Concetta Modica


La Métamorphose, 2000
Sophie Usunier

Histoire d'eau, 2008 Alexandra David


























*
Caro Ranocchio,


tengo a dirti che non sarai mai un principe azzurro.
E' un concetto inventato basato su un'illusione, un miraggio, un ideale irraggiungibile.
Come anche la corona che porto non è quella di una principessa, ma una corona di carta trovata in un pacchetto di crackers di natale. C'era anche un petardo dentro. Non me ne sono servito per pescare nello stagno dove ti trovi, anche se per un breve istante, ho pensato che dei pesci volanti potrebbero farne una bellissima opera d'arte. Ma sto deviando. 
Ero venuta a dirti oggi che ho aspettato abbastanza. 

Non posso dire che ho fatto un errore scegliendo te perché non rimpiango niente. 
Tuttavia, quando ho fatto il punto sulla nostra relazione anni più tardi, è come se io l'avessi interamente sopportata dall'inizio.
Ho dovuto forzarti la mano per farti confessare la nostra relazione, per farti confessare il tuo amore, e mi rendo conto che se un giorno vorrò dei bambini, allora dovrò forzarti la mano di nuovo. 
Sono stanca della tua passività. Non la capisco. Non so se è legata al tuo stato di ranocchio o se è il fatto che ho troppe aspettative nei tuoi confronti, che non potrai mai realizzare.
Non faremo mai quindi bambini ranocchi. 
Non cercherò neanche particolarmente altri ranocchi. Devo confessarti che sono un pò delusa, anche se sono responsabile di questa delusione, perché per molto tempo ho voluto credere che se ci fossimo amati, sarebbe stato sufficiente per essere magico.
Oggi so che il tuo amore ristagna, e che il mio deve andare avanti. Non posso più essere un cavallo da corsa che aspetta indefinitamente il colpo di partenza. Anche se non so dove andrò, anche se ho paura di questo incognito davanti a me, devo partire. Ti lascio quindi questa corona in ricordo del nostro tempo passato insieme et ti rilascio nello stagno. 
Un pò triste lo stesso, ti dico arrivederci e a mai.

La tua principessa.